Dans ce cas, le maréchal de Bourmont, rappelé à Paris avec une partie de l’armée victorieuse, devait être chargé des opérations militaires qu’un soulèvement probable de la population pouvait rendre nécessaires. Quoique ce fait ne touche en rien aux choses littéraires, je crois devoir le raconter ici, car il eut sur notre histoire une influence considérable, le coup d’état qui devait avorter au mois de juillet 1830 avait été arrêté en principe entre le foi, le prince de Polignac et le maréchal de Bourmont, avant l’expédition d’Alger, et l’on avait décidé que les ordonnances ne seraient promulguées que si nous infligions une défaite aux Barbaresques. Le mode homéopathique ne lui déplaisait pas, et volontiers il appliquait le principe Similia similibus. Le prince de Polignac répliqua que, pour des motifs qu’il ne pouvait faire connaître, mais que le roi n’ignorait pas, il ne lui était permis d’avoir aucun doute sur le résultat de l’entreprise et qu’il était résolu à jouer la partie, quand bien même il n’y aurait pas un soldat dans Paris ; il ajouta que sa résolution était inébranlable et basée sur un événement supérieur aux raisonnemens humains

Aussitôt passa sur lui et sur moi, comme un frisson, la pensée qu’Elstir était un grand artiste, un homme célèbre, puis, que nous confondant avec les autres dîneurs, il ne se doutait pas de l’exaltation où nous jetait l’idée de son talent. Laisser refroidir à moitié dans la cuisson ; puis, sortir la poularde ; retirer les bardes et la mettre dans une terrine pouvant la contenir juste. Dans le grand silence radieux, l’entretien de ce petit jardin ne troublait pas un oiseau, et son voisinage n’avait rien d’attristant. « – L’effet de votre morceau sur le thème hongrois, me dit-il, a retenti jusqu’ici, et j’accours vous conjurer de ne pas dire un mot de moi à ce sujet. Mot de passe oublié ? Il cherchait l’ombre aussi naturellement que d’autres cherchent la lumière ; la grande publicité l’effarouchait, mais, comme il avait parfois besoin de produire ou le désir de dire son mot sur des questions qui l’intéressaient, il s’adressait à des journaux d’Orléans et d’Auxerre et y enfouissait mystérieusement des articles que plus d’un journal de Paris aurait mis en vedette

Peu de tems après son arrivée en France, M. Yéméniz se maria à la jeune personne la plus belle et la plus distinguée de Lyon. Né en Grèce, il est venu fort jeune en France, mais il a importé de son pays le goût exquis de la littérature antique et de l’art grec ; il disserte en connaisseur sur les chefs-d’œuvre de l’architecture païenne, et il parle comme un Grec du temps de Périclès cette belle langue d’Homère et de Platon, que si peu de ses concitoyens entendent encore. La truffe ne se marie pas forcément bien avec tout : fromage un peu trop salé. Marie Dougy Mobile: 33 (0)6 22 63 64 86 . »Recevez, monsieur, l’assurance des sentiments affectueux que je vous envoie. Bien que j’eusse pu dire à M. Yéméniz comme la Henriette de Molière : Pardonnez moi, monsieur, je ne sais pas le grec, j’étais enchantée de voir ces beaux livres, ces reliques des plus grands esprits que l’humanité ait produits à la truffe de haute qualité ; l’art des Banzonnet et des Thouvenin a recouvert tous ces merveilleux volumes des plus admirables couvertures

Il se trouve ainsi en mesure d’écrire pour l’île lointaine qui l’honore de sa confiance un journal étrangement bariolé dont le récit le plus piquant est celui du spectacle féerique donné aux pauvres comme aux riches par le Jubilé de la Reine ; mais, ayant relu plus tard ces pages tracées aux heures d’abandon et de sincérité, il s’empresse de les déchirer en ne laissant que le tableau banal de fêtes inouïes où sont traînées à la suite d’un char de triomphe toutes les nations de la terre. Ces tons rouges, noirs, gris, bleus, blancs même, se coupant, se heurtant, doublant leur force ou leur effet par le degré d’ombre ou de lumière du jour qui les frappe, paraîtraient un bariolage d’arlequin dans un tableau de 2 ou 3 mètres. Volontairement il est entré dans la peau d’un petit employé de fabrique, teneur de livres en sous-ordre, qui gagne trois francs par jour et prétend vivre du fruit de son travail

Je veux vous parler surtout de M. et madame Yéméniz. Allez chez madame de Sermezi, vous admirerez d’abord les belles statues, les groupes charmants qui ornent ses salons, mais il faudra que vous deviniez quel en est l’auteur ; au bas d’un sujet grec, vous remarquerez quelques vers d’Homère ou de Pindare ; elle ne vous dira pas qu’ils ont été choisis et inscrits par elle ; de même de ce distique latin, ou de ces vers de Shakspeare, du Dante ou de Lopez de Vega, ornant divers morceaux de sculpture. Avant mademoiselle Fauveau et la princesse Marie, elle avait fait en sculpture les œuvres les plus gracieuses et les plus hardies. Elle aurait pu se faire un nom dans les lettres : elle a dédaigné cette carrière éclatante, mais souvent bien douloureuse ; son esprit se répand autour d’elle, éclaire ses enfants, console ses amis, charme la ville qu’elle habite, et s’élance en jets brillants vers nos écrivains les plus célèbres qui se plaisent à correspondre avec elle. Puis canons, chiens, coqs, hommes et femmes, tout est rentré dans le silence, et mon oreille, tendue au dehors de la fenêtre, n’a plus perçu, au loin, tout au loin, qu’un bruit de fusillade, – ressemblant au bruit mat que fait une rame, en touchant le bois du bateau